M…! Encore un anniversaire à organiser!

Je suis née le 14 mai. Chaque année depuis que je suis en âge de m’en rappeler, le 14 mai, je me réveille avec une excitation toute particulière. Petite, je savais que la journée allait être spéciale, qu’elle tournerait (un peu) autour de moi, que je recevrais des câlins, des mots tendres, des cadeaux, et un gâteau – le fameux vacherin glacé mangue-framboises avec un brin de meringue. Je savais que le weekend suivant je verrais des membres de ma famille que je ne voyais pas souvent, qu’on ferait sans doute une broche dans le jardin avec des salades, et qu’en apéro il y aurait de la Tête de Moine… J’adore la Tête de Moine!! Qu’on passerait du bon temps, ensemble, que la table serait joliment décorée pour l’occasion, avec des fleurs cueillies la veille. Ma meilleure amie serait là, mon frère aussi.

Je garde un excellent souvenir de ces jours de fêtes, qui bien qu’organisés avec soins, restaient simples.

Aujourd’hui, je me questionne sur cette notion de simplicité dans les anniversaires des enfants. J’ai le sentiment que, comme beaucoup d’autres choses, ces fêtes sont passées de moments de plaisir à moment de stress, parce qu’elles ont commencé à s’inscrire dans une logique de performance. Cette même logique dont je parle dans l’article L’éducation positive, ou quand la solution devient le problème, qui veut que les parents soient de supers parents, prêts à s’investir sans limites dans l’éducation – ou plutôt pour le bien-être – de leurs enfants.

En regardant les partages de mamans sur les réseaux, ou simplement en découvrant le programme des activités des anniversaires auxquels ma fille est invitée, je suis perplexe. Parc d’attraction, châteaux gonflables, déguisements DIY pour le thème des licornes, gâteaux 5 étages décoratifs, clown, jongleurs, trampoline parc,… Et le traditionnel sachet de bonbons, de taille plus ou moins mesurée, avec lequel chaque enfant repart après la fête.

Comprenons-nous bien : je ne juge pas les parents qui souhaitent s’investir corps et âmes dans la préparation, la réalisation et le financement de telles fêtes. Je déplore le fait qu’il semble que cela soit devenu la norme. A tel point que lorsque ma fille – de 6 ans – se rend à un anniversaire, elle me demande « On va faire quoi comme activité à l’anniversaire de X ou Y » ?, ou qu’elle se permette un brin de dépit en revenant d’un anniversaire dans lequel il n’y a eu « Qu’une chasse aux œufs (avec pourtant jolies décorations, gâteau, sachet de bonbons et 5 ou 6 de ses ami.e.s)».

J’ai la crainte qu’à force de vouloir trop bien faire nous ne rendions nos enfants blasés, et surtout déconnectés du réel intérêt des fêtes d’anniversaire, à savoir célébrer un.e ami.e, s’amuser, souffler des bougies et ouvrir quelques cadeaux dans un esprit de fête. A-t-on besoin de recevoir, lorsque l’on va fêter quelqu’un ? Depuis quand cela est-il devenu la norme qu’il faille recevoir presqu’autant que ce qui est offert ? Ou doit-on offrir davantage, pour compenser le coût en énergie et financier des fêtes auxquelles nos enfants sont invités ? Peut-on se permettre, ensuite, d’inviter des ami.e.s pour une simple fête, ou cela va-t-il stigmatiser notre enfant parce que ses fêtes d’anniversaire seront « nulles » au regard de ce qui est proposé ailleurs ?

Cette nouvelle tendance suscite passablement de questions. Peut-être, chères lectrices, chers lecteurs, avez-vous quelques réponses à y apporter ? Pour ma part, il me semble que cette logique de surenchère n’est pas franchement positive. Ni pour les enfants, ni pour les parents. A ce titre, je souhaiterais inviter les parents pour qui passer 1 semaine à planifier la fête de leur enfant est réellement un plaisir à continuer à le faire. En leur demandant, si possible, de repenser à cette logique qui veut qu’il faille forcément offrir quelque chose aux invités. Non, je ne vous considérerai pas comme des radins ou de mauvais parents si ma fille revient de l’anniversaire de votre fils.fille  sans sachet à son nom – et un apport en glucide pour les 6 prochains mois. Je vous en serai, au contraire, reconnaissante. Pour les autres parents, qui peut-être souhaiteraient faire plus simple, qui aiment aller se promener dans la forêt avec les enfants, griller des cervelas, construire des radeaux en branchages ou juste laisser les enfants jouer entre eux dans le jardin avant le gâteau, ou pour ceux qui n’ont pas forcément la moitié d’un salaire à investir dans un anniversaire, je vous invite à oser organiser des anniversaires selon ce qui est juste pour vous – et non selon ce que les réseaux sociaux vous présentent comme étant la bonne manière de faire pour être un « bon » parent.

Les anniversaires sont des moments précieux. Ils rappellent les jours les plus importants de nos vies de parents, ceux où nous avons donné naissance à ces êtres que nous aimons plus que tout. Faisons en sorte de les célébrer dans la joie et la légèreté.  

Un commentaire

  1. Meve dit :

    En effet, perso c’est une MONSTRE charge mentale d’organiser un anniversaire et j’ai décrété qu’il était interdit d’en parler à moins d’un mois avant tellement c’est devenue l’événement de l’année! Le « Moi » en surpuissance des enfants. Alors on redescend, et non on n’est pas obligé de fêter un anniversaire TOUS les ans. Le plus important est que cette journée soit spéciale pour sois: avoir du temps, ne pas avoir de devoir, faire ce que l’on a envie… De plus, lorsque les enfants reviennent à CHAQUE FOIS avec un paquet de BONBONS d’un anniversaire, ça me rend dingue…. revenons à la simplicité.

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